L’Observatoire Agricole de la Biodiversité est coordonné et piloté par le Ministère en charge de l’Agriculture et s’appuie sur un comité de pilotage national rassemblant de nombreux partenaires scientifiques, techniques et institutionnels en charge des questions d’agriculture et de biodiversité.
La coordination scientifique de l'OAB est confiée au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) avec l’aide de l’Université de Rennes 1 pour le protocole « vers de terre ».
L’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA) assure un appui pour l’animation nationale.
De nombreuses structures s’impliquent également dans le projet, soit au niveau comité de pilotage national, soit dans l’animation locale ce qui fait l'originalité de l’observatoire.
MAA - DGPE
Dans le cadre des compétences du ministère en charge de l'agriculture, la sous-direction de la performance environnementale (SDPE) de la Direction Générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE), concourt à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques de protection de l’environnement et de préservation des ressources naturelles (eau, biodiversité, sols, air), ainsi qu’à la gestion durable des espaces naturels, agricoles, forestiers, ruraux et périurbains. En lien avec le ministère chargé de l’écologie, elle contribue à l’élaboration des textes relatifs aux espèces protégées.
Elle peut apporter son appui à la réalisation d’équipements hydrauliques, élabore le cadre juridique de l’aménagement foncier rural et participe à la gestion du fonds d’amortissement des charges d’électrification. Elle définit la politique de développement des usages non alimentaires de la biomasse agricole et forestière.
C'est le bureau du changement climatique et de la Biodiversité (BCCB) qui a en charge le pilotage et l'animation de l'OAB dans le cadre de l'engagement du ministère en charge de l'agriculture à la Stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020.
MNHN - UMR CESCO
Chaque jour – et depuis 350 ans – le Muséum s’intéresse à la biodiversité et à la préservation de la nature. Cet établissement scientifique assume cinq grandes missions fondatrices dont la recherche fondamentale et appliquée et la diffusion des connaissances. Il s'appuie sur des études de terrain et de laboratoire, des collections exceptionnelles et une expertise reconnue.
Les activités du Muséum sont structurées en départements et directions transversales. Les départements sont constitués d'unités qui peuvent être propres à l'établissement ou formées en partenariat avec d'autres centres de recherche.
Au sein du Département Homme et Environnement se trouve l’unité mixte de recherche MNHN - CNRS : CESCO « Centre d'écologie et des Sciences de la Conservation ». En relation avec les missions du Muséum concernant le devenir de la biodiversité, les recherches proposées par cette unité relèvent de la biologie des populations et des communautés.
Si de multiples indices permettent de conclure sans ambiguïté que la biodiversité mondiale s’appauvrit, les données disponibles permettent difficilement de quantifier l’ampleur, les caractéristiques locales de cet appauvrissement, les impacts et les interactions entre pratiques humaines, notamment agricoles, ainsi que l’efficacité des mesures d’atténuation des impacts défavorables, que ce soit la protection des espaces ou les mesures agri-environnementales. Pour éclairer ces questions, il est nécessaire de disposer d’observatoires de biodiversité réunissant les informations nécessaires, puis d’indicateurs analysant et synthétisant ces informations à destination des différents publics concernés. Etant donné le rôle fédérateur de réseaux naturalistes joué par le Muséum, l’unité a développé une activité d’observatoires et de développement d’indicateurs, notamment grâce au programme national de science participatives Vigie-Nature.
Vigie-Nature
Vigie-Nature est un programme de sciences participatives du Muséum national d'Histoire naturelle. Organisé en réseau intégré d’observatoires, Vigie-Nature est cordonné au niveau national et déployé au niveau régional. Il repose sur le suivi de l’état de santé de la nature ordinaire à travers des groupes d’indicateurs de biodiversité, grâce à des réseaux d'observateurs volontaires.
Les protocoles proposés sont simples, rigoureux et adaptés à un grand nombre d’observateurs. On y trouve notamment le Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC), le SPIPOLL (Suivi photographique des insectes pollinisateurs), l'Observatoire des papillons des Jardins...
APCA - Le réseau des chambres d'agriculture
L’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA) est l’échelon national représentatif des 116 Chambres d’agriculture de France. Etablissements publics consulaires administrés par 4200 élus et employant près de 8000 experts (techniciens et ingénieurs) les chambres d’agriculture représentent l’ensemble des acteurs du monde rural et agricole. Leurs actions se déclinent en trois points :
-
Accompagner les agriculteurs dans leurs projets d’installation ou de développement par le conseil et la diffusion d’innovations
-
Contribuer au dynamisme économique et au développement durable des territoires en lien avec les pouvoirs publics et les collectivités territoriales
-
Représenter l’ensemble des acteurs du monde agricole, rural et forestier à tous les échelons : local, français, européen et international.
Ainsi, le réseau des Chambres coopère en permanence avec les pouvoirs publics, les collectivités locales et territoriales à la réalisation de projets en matière de politique agricole, de gestion des ressources naturelles et de la forêt, de développement économique et d'environnement.
Depuis 2009, l’APCA participe à l’observatoire et travaille à sa croissance rapide à travers son réseau de conseillers. Mission réussie puisque une vingtaine de chambres se sont mobilisées en 2011 et qu’une dizaine de plus rejoignent le réseau en 2012.
L’APCA joue un rôle clé dans l’animation nationale de l’OAB auprès de la profession agricole. En collaboration avec le MNHN et le Ministère en charge de l'Agriculture, elle veille à ce que l’observatoire réponde aux questionnements des agriculteurs pour la valorisation de synergies entre l’agriculture et la biodiversité.
L’APCA est aussi impliquée dans d’autres projets impliquant l’étude et la préservation de la biodiversité notamment Agrifaune et l’Observatoire National de la Biodiversité.
Université de Rennes 1
Au sein de l'UMR EcoBio de l’Université de Rennes 1, l’équipe RBPE « Rôle de la Biodiversité dans les Processus Ecologiques » centre ses activités sur l’étude des interactions entre organismes et processus écologiques impliqués dans le fonctionnement des écosystèmes. Cette équipe associe des compétences complémentaires (écologie fonctionnelle, génomique environnementale, écophysiologie, modélisation) dans une démarche intégrative.
En particulier sa recherche consiste à identifier et quantifier les rôles des organismes i) dans les transformations des matières organiques et les cycles biogéochimiques des éléments majeurs dans les sols, les eaux et les sédiments, et ii) leur implication dans les voies de transferts et les mécanismes de régulation. L’équipe étudie les modes d’interaction des organismes entre eux et avec leur milieu et leur réponse aux changements et variations de ces milieux, en y intégrant l’hétérogénéité spatiale et temporelle à la fois des communautés et des processus écologiques. Les recherches portent sur les communautés végétales, les communautés d’invertébrés et les communautés de microorganismes présentes dans les sols, les sédiments et l’eau.
La démarche de recherche repose sur 3 approches complémentaires, une approche expérimentale, une approche de terrain et une approche de modélisation. L’interdisciplinarité est également un point fort de cette équipe avec la participation de biologistes, d’écologues, d’une physicienne et d’un mathématicien. La mise en place de nouvelles méthodes de mesures en génomique et protéomique environnementale assure un caractère novateur et intégrateur dans l’analyse des relations entre organismes et fonctionnement de l’écosystème. L’ensemble des compétences au sein de l’équipe va permettre de développer des études intégratives entre les échelles de l’organisme et celle de l’écosystème.
La recherche de l’équipe RBPE est centrée sur quatre grands axes thématiques :
-
la diversité fonctionnelle en réponse à des stress abiotiques,
-
les interactions biotiques et flux biogéochimiques,
-
les interactions entre processus physiques et biologiques et
-
la bioremédiation et transfert des contaminants.
OPVT
L’OPVT (Observatoire Participatif des Vers de Terre) est un outil d’évaluation simplifié de la biodiversité des sols à l’aide des vers de terre, organismes largement reconnus pour leur contribution à la fertilité des sols et pour les services qu’ils rendent aux écosystèmes (qualité de l’eau, limitation de l’érosion…).
Son objectif principal est d’acquérir des références nationales, en terme d’abondance lombricienne, pour différents contextes pédoclimatiques et usages des sols. Les observateurs (agriculteurs, scolaires, jardiniers, gestionnaires de milieux naturels ou anthropisés) pourront alors positionner leurs données par rapport à ces références en contextes similaires et orienter leurs usages pour une meilleure préservation de la biodiversité des sols.
L’OPVT est le fruit d’un partenariat entre le MNHN et l’UMR ECOBIO de l’université de Rennes 1. Cet UMR a pour principal axe de recherche la compréhension du fonctionnement des écosystèmes permettant d’appréhender leurs fonctions ainsi que leurs réponses face aux perturbations, notamment anthropiques.
Ladyss
Le laboratoire Dynamiques sociales et recomposition des espaces (LADYSS) est une UMR qui réunit des membres de plusieurs communautés disciplinaires des sciences humaines et sociales. Les membres de ce laboratoire partagent :
-
un objet d’étude principal : l’analyse de faits sociaux ancrés dans l’espace et constitutifs des territoires ;
-
une expérience commune, inscrite dans une histoire déjà longue, de la prise en compte des questions d’environnement et des interactions sociétés-nature dans l’analyse de ces faits sociaux territorialisés ;
-
des pratiques de recherche partagées qui privilégient les enquêtes de terrain multiscalaires, de l’action individuelle aux dispositifs collectifs, et les analyses comparatives.
Ces pratiques de recherche s’inscrivent dans un mouvement allant d’une pluridisciplinarité au sein des sciences sociales à une interdisciplinarité avec les sciences du vivant. Ainsi, l’analyse des processus de territorialisation des enjeux sociaux est au cœur du projet de ce laboratoire. La spécificité de ce projet tient incontestablement dans la place qu’occupent les questions d’environnement et, en particulier, celle des processus de coévolutions des sociétés (ou des groupes sociaux) et de la biodiversité dans les questions de recherche abordées.