La surface de l’agriculture en France couvre plus de la moitié du territoire métropolitain. Il y a donc un véritable enjeu à mieux connaître les bénéfices et les dommages générés par la biodiversité pour l’agriculture, et par l’agriculture pour la biodiversité.
La biodiversité représente la diversité du monde vivant sur notre planète. Cela concerne donc l’ensemble des êtres vivants, leurs interactions entre eux avec leurs milieux. Selon l’article 2 de la Convention sur la diversité biologique (signée en 1992), la biodiversité est définie comme :
« La variabilité des êtres vivants de toute origine incluant entre autres, les écosystèmes terrestres et aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie : cela comprend la diversité au sein des espèces, ainsi que celle des écosystèmes. »
Selon cet article, trois niveaux d’organisation principaux doivent être pris en considération:
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la diversité écologique : celle des écosystèmes
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la diversité spécifique : celle des espèces
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la diversité génétique : celle des gènes
Il s’agit donc de développer nos connaissances sur la biodiversité en milieu agricole afin de mieux intégrer objectifs de production et objectifs de biodiversité. Nous pouvons déterminer les intérêts de la biodiversité pour l’agriculture avec la notion de service écosystémique.
Dans les années 1980, la notion de service ecosystèmique fait son apparition sous l’impulsion de naturalistes engagés dans la protection de la nature. Le principe est d’attribuer une valeur (monétaire ou non) aux biens et services que la nature fournit à l’humanité.
On a pu chiffrer, par exemple, que les cultures qui dépendent des pollinisateurs contribuent au volume de la production mondiale à hauteur de 35 % (Rapport d’évaluation sur la pollinisation et la production alimentaire, IPBES, 2016). On peut définir ces services comme les avantages matériels ou immatériels que l’homme retire des écosystèmes.
En attribuant une valeur à ces services, il devient alors plus facile d’exprimer l’intérêt de la nature pour l’homme et de justifier sa protection. L’homme ne peut se passer de la nature, non seulement pour survivre mais également pour son bien-être et son développement. Il est donc essentiel de conserver des écosystèmes de qualité, durablement.
Des services multiples
Services de support / soutien
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Services de production
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Services de régulation
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Services culturels
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Un écosystème est défini comme une unité écologique. Il est formé par d’un milieu (biotope) et des organismes qui y vivent (biocénose). C’est un système à l’équilibre. Un changement induit, naturel ou anthropique, peut créer un déséquilibre irréversible au sein d’un écosystème. La résilience des écosystèmes est intrinsèquement liée à la diversité biologique qui le compose. Plus un système est riche plus celui-ci sera résilient aux perturbations. C’est donc pour cela que favoriser la biodiversité naturelle est essentielle pour préserver notre environnement.
L’agriculture, profondément dépendante du vivant pour la production alimentaire notamment, est un des secteurs
les plus bénéficiaires de la nature. On peut souligner par exemple l’importance des auxiliaires (carabes,
araignées, chauves-souris…) dans la lutte contre les ravageurs des cultures.
La biodiversité agricole est un sous ensemble de la biodiversité générale, qui désigne de la même manière
l’ensemble des diversités génétique, spécifique et écosystémique associées ou créées par l’agriculture. La
durabilité de cette biodiversité repose donc sur le travail des agriculteurs, qui la modèle, la font vivre et en
bénéficie.
Sans agriculture, cette biodiversité disparaît, de même que sans cette biodiversité, l’agriculture est impossible.
C’est pourquoi l’Observatoire Agricole de la Biodiversité, avec l’appui des acteurs du monde agricole, étudie les liens étroits entre biodiversité et pratiques agricoles pour comprendre les interactions complexes entre les actions humaines et la nature qui nous entoure.